Tu
n'es qu'à une respiration du centre urbain, là où bat le cœur de la ville, où
le cœur de la vie se débat.
Côté
ville tu joues les romantiques. On t'imagine en d'autres contrées, coiffé d'un
couvercle, des amoureux enlacés sur ton plancher de bois.
Côté
campagne, tu révèles tes mirages: tes plaines agricoles sont trop civilisées;
les sentes qui les traversent ne font rêver que les joggeurs et les chiens.
Adossée
au rocher de la rive, j'espère le reflet de la truite ou du chevenne. Si je
reste sage assez longtemps, la bergeronnette me fera un signe et l'écureuil
reprendra sa course interrompue par mes pas.
Tu
ne seras alors que Pont des champs caché sous les feuilles, offert en cadeau au
silence du chaland.
Pour
combien de temps encore?
* * *
Ev./Pont
sur l'Aire à Therens